mercredi 7 octobre 2009

1 Pierre 5,10 à 14 : conclusion et salutations

Conclusion de l’épître et salutations




Ayant beaucoup parlé de la souffrance, l’apôtre Pierre tient à terminer sa lettre par une note d’espérance. Certes, la souffrance est le lot auquel doit s’attendre le chrétien. Pour qui la traverse, elle n’est en rien agréable. Mais, au delà de cet aspect, Pierre tient à ce que, en tant que enfants de Dieu, et en vertu de la puissance de Dieu qui, par la grâce, a la capacité de changer tout mal en bien, les disciples de Christ en voient les avantages. C’est pourquoi, Pierre termine sa lettre en soulignant deux réalités positives liées à la souffrance :



1ère réalité : malgré son caractère douloureux, difficile à supporter, la souffrance par laquelle passe l’enfant de Dieu, n’est, au regard de l’éternité, que passagère, momentanée. La vie chrétienne comporte des moments parfois très difficiles à passer. Mais ces moments ne résument pas toute la réalité. La fin sera pour chaque enfant de Dieu heureuse et glorieuse, quoi qu’on ait connu et traversé avant qu’elle vienne.



2ème réalité : non seulement la souffrance n’est que passagère, mais, de plus, par la puissance de Dieu, elle sert au dessein de Dieu qui est, pour l’enfant de Dieu, de l’amener à la ressemblance de Jésus-Christ. Elle est ainsi l’outil que le Dieu de toute grâce utilise pour affermir, former et perfectionner le chrétien : 1 Pier 4,1-2. Aussi, après avoir souffert, regardant, une fois arrivé au but, en arrière, le chrétien ne pourra-t-il que louer Dieu pour l’œuvre que Celui-ci aura réaliser en lui au travers de la souffrance.



Pierre conclut son épître en mentionnant les noms de tous ceux qui, dans son environnement, ont joué un rôle dans la rédaction de sa lettre ou sont connus de ceux à qui il s’adresse : Sylvain, qui a, pour lui, joué le rôle de secrétaire, l’église de Babylone où il se trouve (allusion possible à Rome) et Marc, qu’il appelle son fils, l’auteur de l’Evangile du même nom.



Il termine par la salutation qui est le vœu exprimé par tous ceux qui, en Christ, prient et pensent à leurs frères qui souffrent : Paix à vous tous qui êtes dans le Christ ! Paix, non forcément parce que les circonstances et l’environnement sont favorables, mais parce qu’en Lui, par Sa présence et Sa force, le repos de l’âme est possible. Que nos frères qui souffrent pour leur foi dans le monde puissent aujourd’hui le connaître !

mardi 6 octobre 2009

1 Pierre 5,6 à 9 : quadruple recommandation

Quadruple recommandation




Avant de conclure sa lettre, l’apôtre Pierre a à cœur de donner à ceux à qui il s’adresse une quadruple recommandation. Chacune de celle-ci est construite de la même manière. A la recommandation donnée sous la forme d’une exigence à vivre, Pierre ajoute soit la raison, soit le bénéfice que ceux qui la mettront en pratique recevront dans leurs vies (ce qui est aussi en soi-même une raison).



1ère recommandation : abaissez-vous, humiliez-vous sous la main de Dieu. En d’autres termes, ne résistez pas à Dieu. Acceptez tout ce qui fait que, dans votre vie ou votre relation avec les autres, votre superbe soit humiliée. La raison donnée est pleine d’encouragement. La soumission à l’humiliation est la condition de notre élévation future par Dieu : un principe que Jésus avait déjà très clairement énoncé dans les Evangiles : Luc 18,14, et dont la véracité est largement démontrée par son parcours : Phil 2,5 à 11



2ème recommandation : déchargez-vous sur lui de tous vos soucis. En d’autres termes, ne portez pas vous-mêmes les fardeaux que la vie dans ce monde met sur vos épaules. La raison donnée est que le Dieu qui nous a sauvé de nos péchés pour l’éternité est aussi le Dieu qui veut nous prendre en charge avec nos soucis, nos fardeaux et nos besoins dans cette vie. Ne faisons pas comme cette passagère prise par un automobiliste qui continuait à porter son sac même assise dans le véhicule. Abandonnons-nous complètement à Dieu Lui laissant le soin de porter Lui-même nos soucis.



3ème recommandation : soyez sobres, veillez ! En d’autres termes, restez lucides ! Ne laissez pas votre vigilance spirituelle s’affaiblir en vous laissant endormir par les soucis ou les plaisirs de cette vie : Luc 21,34. La raison première de cette exhortation est que, si nous nous endormons ou relâchons, nous avons un ennemi qui, lui, est constamment aux aguets, cherchant comme le lion à dévorer les proies faciles et négligentes.



4ème recommandation liée à la précédente : opposez-vous à lui avec une foi ferme. Autrement dit, n’écoutez pas et ne discuter pas, comme l’a fait Eve : Gen 3,1 à 5, avec Satan. Soyez plutôt comme Jésus qui, refusant d’entrer en pourparler avec l’ennemi, s’est tenu sur la terre ferme de la Parole et a opposé à ses tentations la force des affirmations divines : Mat 4,1 à 11. La raison donnée ici est, quel que soit le lieu où nous nous trouvons, en tant que disciples de Christ, nous sommes tous confrontés, plongés dans le même combat.

vendredi 2 octobre 2009

1 Pierre 5,5 : parole aux jeunes

Paroles aux jeunes gens




Si, en matière de conduite, Pierre préconise aux anciens d’être les modèles du troupeau, ceux-ci ne sont pas les seuls à devoir se préoccuper d’être des facteurs de bon témoignage de l’église. L’Eglise de Jésus-Christ est en effet un tout et c’est en tant que tel que ceux qui y entrent ou qui l’observent la perçoivent. Aussi, c’est chacun, et non seulement ceux qui la dirigent, qui ont la charge et la responsabilité devant Dieu et face au monde de refléter la vie et la personne de Christ. C’est pourquoi, après avoir exhorté les anciens, qui sont, certes, les premiers concernés par le fait d’être de bons facteurs de témoignage à la gloire de Dieu et de Jésus-Christ, Pierre s’adresse-t-il aux jeunes gens.



Les jeunes gens forment en effet une part importante de l’église. Si l’ancien fait figure d’homme expérimenté et sage, la jeunesse, surtout celle de notre époque, est souvent le temps du défi, de la remise en question, du mouvement. Désireuse de s’affirmer, elle ne se contente pas des cadres et des lignes posées ; elle a le désir, elle aussi, de marquer de son empreinte et de ses idées la vie de la communauté. Si ce débordement d’énergie n’est pas à réprimer, il n’a pas non plus à vouloir à tout prix s’imposer. Aussi, Pierre préconise-t-il aux jeunes gens de se soumettre aux anciens, de manière à ce que, ce qu’ils veulent initier ou introduire dans l’église ne soit pas facteur de divisions, mais se fasse en pleine concertation avec ceux qui ont la charge de la conduite de tout le troupeau..



Pour que les choses se déroulent de la meilleure manière, Pierre ajoute à son injonction aux jeunes une recommandation qui concerne tous, jeunes et anciens : c’est la recommandation de la vertu cardinale en ce qui concerne les relations entre frères dans l’Eglise de Jésus-Christ : celle de l’humilité. Si celle-ci est particulièrement importante pour les jeunes, il n’est pas déplacé de la rappeler aux anciens, car ceux-ci aussi en ont besoin pour laisser les dons que Dieu a donné aux uns et aux autres se manifester dans l’église. Si les anciens sont un peu « les gardiens du temple », ils n’ont pas pour autant à interdire et verrouiller tout ce qui voudrait s’y faire par l’entremise d’autrui.



Que Dieu accorde dans Sa grâce que cette vertu si fondamentale de l’humilité soit présente dans toutes les relations entre frères et sœurs en Christ dans l’Eglise de Jésus-Christ, l’Humble par excellence : Philip 2,5 à 11 ; Jean 13,1 à 17.

jeudi 1 octobre 2009

1 Pierre 5,1 à 4 : paroles aux anciens

Parole aux anciens




Si la conduite des chrétiens est au cœur du témoignage qu’ils sont appelés à rendre à leur Seigneur dans le monde : 1,16-17 ; 2,12 ; 3,2.16, Pierre, en s’adressant ici aux anciens, leur montre qu’ils sont, en tant que responsables de l’église, les premiers concernés par cette exigence. Etant ancien lui-même, Pierre est tout qualifié pour leur prodiguer ses instructions à ce sujet. Ecrites avec d’autres mots, les instructions que donne ici Pierre ne diffèrent pas sur le fond de celles qu’a donné Paul dans ses lettres : Tite 1,5 à 9 ; 1 Tim 3,1 à 7. Pierre comme Paul affirment sans ambages que les anciens doivent se concevoir comme les modèles du troupeau. Ils doivent donc, en terme de conduite et de comportement, être trouvés irréprochables, car c’est sur eux que la communauté va, pour les imiter (c’est le sens d’être modèle), porter ses regards.



Qu’est ce, pour un ancien, d’être un modèle pour le troupeau de Dieu. C’est



- d’abord d’être animé et habité par une juste motivation : v 2. C’est de tout cœur, et non comme contraint et forcé, que l’ancien doit assumer sa tâche envers ceux qui lui sont confiés Il est impossible pour l’ancien de pouvoir réellement se donner à la tâche qui lui est donnée de veiller sur les autres et de prendre soin d’eux, s’il ne le fait pas de tout cœur. L’amour qu’il a pour le troupeau de Dieu est la condition première du bon exercice de la tâche qui attend l’ancien.



- l’exigence que Pierre place en second, après la motivation, pour qu’un ancien soit un modèle pour les autres, est le désintéressement. L’ancien n’est là ni pour s’enrichir, ni pour s’engraisser aux dépens de ceux de qui il a la charge. Aussi, le verbe qui qualifie le mieux la charge que représente le fait d’être ancien n’est-il pas recevoir, mais se donner. La joie de l’ancien est non pas, comme le font souvent les grands de ce monde, de profiter de sa position pour s’enrichir, mais de voir son troupeau être en bonne santé et prospérer : 3 Jean 2.



- La 3ème exigence donnée par Pierre concerne l’attitude dans laquelle la charge d’ancien doit s’exercer. Si l’ancien est en quelque sorte un chef ou un dirigeant, il ne doit pas l’être comme le sont ceux du monde : cf Mat 20,25. Sa préoccupation première, en tant que berger, doit être non de dominer le troupeau, mais d’être un modèle qu’il peut imiter. Est un vrai chef, comme l’a démontré Jésus, celui que les autres suivent et copient, non celui qui se plaît à commander.



Pierre termine la liste des recommandations qu’il donne aux anciens en leur rappelant que, en tant que bergers, ils sont un jour appelés à rendre compte au maître berger à qui appartient le troupeau de la façon avec laquelle ils l’auront conduit. C’est de Lui que nous devons chercher l’approbation et la récompense pour notre charge, pas des hommes en premier lieu.. Combien cette première d’ailleurs est préférable à la dernière !



Que Dieu par le Saint-Esprit corrige en nous ce qui n’est pas à Sa gloire et pourrait être une occasion de chute pour les plus petits : Mat 18,6.

mardi 29 septembre 2009

1 Pierre 4,12 à 19 : à propos de la souffrance

A propos de la souffrance




Revenant sur le thème de la souffrance, Pierre répond ici aux interrogations troublantes que celle-ci peut susciter dans le cœur du chrétien qui passe par la persécution. En effet, le Christ ayant, par Sa résurrection, reçu tout pouvoir dans les cieux et sur la terre, le chrétien persécuté pourrait être facilement ébranlé dans sa foi en pensant à ce qu’il sait de la position glorieuse qu’occupe le Christ et ce que lui-même vit et connaît dans son présent. Pierre tire de sa réflexion sur le sujet 5 pensées destinées à apaiser le trouble que pourrait occasionner cette apparente contradiction :

1ère pensée : le Christ ayant lui-même souffert dans la chair au temps de sa vie terrestre, les chrétiens, Ses disciples, ne doivent pas trouver étrange de connaître le même sort. Pierre, qui avait voulu sauver Jésus de la souffrance, en utilisant l’épée : Jean 18,10 est bien placé pour le savoir : Jésus, bien qu’ayant déjà accès à la toute-puissance de Dieu, n’a pas choisi de l’utiliser pour défendre sa propre vie : Matthieu 26,53. De même, Dieu n’utilisera pas Sa toute-puissance pour éviter aux chrétiens de souffrir ici-bas à cause de Son nom.



2ème pensée : le Christ lui-même ayant souffert dans la chair, Pierre encourage Ses disciples qui passent par le même chemin à se réjouir par la foi de la gloire qui sera la leur, comme elle fut celle du Christ, conséquemment à l’épreuve. Si nous souffrons avec Lui, oui, nous serons aussi glorifiés avec Lui : Rom 8,17.



3ème pensée : au-delà de cette joie future, Pierre donne à ses frères une autre raison de se réjouir de l’épreuve par laquelle ils passent. Cette épreuve à cause du Christ est une preuve de leur appartenance à Sa personne. Identifiés à Christ, les chrétiens qui souffrent à cause de Lui doivent savoir que l'Esprit de Dieu, qui reposait sur Christ, repose sur eux. C’est là aussi un gage certain de la gloire future qui les attend



4ème pensée : s’il faut souffrir dans ce monde, ajoute ici Pierre, mieux vaut que ce soit pour une bonne raison : pour Christ plutôt qu’à cause de ses péchés. Souffrir comme chrétien est un honneur ; souffrir à cause du fait que l’on est voleur, meurtrier ou autre choses de délictueux est une honte !



5ème pensée : la souffrance par laquelle passe le chrétien, nous l’avons vu, a ses vertus : cf 4,1 à 6. Elle est l’outil de Dieu par lequel Il aide l’enfant de Dieu à se juger. Si telle est la façon avec laquelle Il l’utilise pour le bien du disciple de Christ, qu’est ce qui attend dès lors l’incroyant au jour où, ennemi de Dieu, il devra passer par le jugement. ? Que le chrétien se console : quel que soit « l’enfer » par lequel passe le chrétien, celui-ci n’est qu’un semblant par rapport à celui que devra connaître l’impie. Si le juste est sauvé difficilement, que deviendra celui qui est impie et pécheur !



Jésus étant le modèle de ce qui doit être l’attitude des chrétiens dans la souffrance, Pierre conclut en recommandant à ses frères d’agir comme Lui-même a agi dans ces moments-là. De Son exemple, l’exemple de ceux qui souffrent en accord avec la volonté de Dieu, Pierre retire deux principes qui doivent guider l’attitude et le comportement des chrétiens :



1er principe déjà mentionné dans l’épître : poursuivre dans la voie du bien. Le témoignage du chrétien à la gloire de Dieu tient au fait que, dans la souffrance de la persécution et bien qu’il soit l’objet de la haine et de la violence de ses opposants, celui-ci refuse d’utiliser à leur encontre les mêmes armes qu’eux utilisent contre lui. Jésus l’a démontré par Son exemple : Mat 26,52 : le mal, la souffrance dont sont l’objet les enfants de Dieu ne justifieront jamais l’emploi par eux des mêmes armes que leurs opposants.. Seule la capacité de surmonter le mal par le bien permet de le vaincre : Rom 12,21.



2ème principe : le principe de la foi : le fait de s’en remettre à Dieu pour sa défense, la vengeance : Rom 12,19, Son intervention pour que soit mis fin à la persécution. Oui, dans la persécution, Dieu est et reste digne de la confiance des Siens et, quoi qu’il advienne, il est et reste préférable de s’en remettre à Lui. Même s’Il ne nous épargne pas la mort, mieux vaut partir à Sa rencontre les mains innocentes que coupables.



Que Dieu me donne d’apprendre en tout temps à me reposer sur Lui pour tous mes besoins !

lundi 28 septembre 2009

1 Pierre 4,7 à 11 : préceptes de conduite

Préceptes de conduite généraux et pour la fin




Le Christ paru, Pierre considère que, au regard des siècles, l’humanité est entrée dans la phase finale de son histoire. La consommation de toutes choses est en route car, après le salut, il ne peut plus venir qu’une seule chose pour les hommes : le jugement. Une seule chose, écrira Pierre dans sa seconde épître, en retarde le moment : c’est le désir profond qu’a Dieu de faire entendre à tout homme, tout peuple, la bonne nouvelle du salut : 2 Pierre 3,9. Chaque jour qui s’ajoute dans le délai qui est donné à l’humanité n’a comme raison d’être qu’il est une occasion pour plusieurs d’entendre l’Evangile et l’appel de Dieu à la repentance. C’est un jour uniquement dû à la longue patience de Dieu. L’histoire de la prolongation du monde n’a, aux yeux de l’apôtre, qu’une explication : permettre à l’Eglise d’accomplir jusqu’au bout la mission que le Christ lui a confié lors de Son départ : Mat 28,18 à 20.



La consommation finale de toutes choses étant la réalité dans laquelle nous vivons depuis la venue de Jésus, Pierre nous donne ici plusieurs préceptes de conduite qui devraient être les nôtres dans cette perspective. Si le Père seul connaît le jour du jugement et du retour du Fils, Pierre nous dit dans sa seconde épître que nous pouvons par notre conduite hâter ce jour : 2 Pier 3,12. Tout autant que leurs actions directes d’évangélisation, la conduite des chrétiens est un élément de poids dans l’accomplissement du mandat confié à l’Eglise pour le monde. D’où l’insistance de l’apôtre à exhorter les chrétiens à être conséquents dans leur conduite avec ce qu’ils savent : en effet, toute perte de vue de la réalité dans laquelle nous vivons s’accompagne automatiquement d’un affaiblissement des principes moteurs de notre conduite, tant il est toujours vrai que la façon dont nous nous comportons découle directement de ce que nous croyons et qui habite nos pensées.



Analyse rapide des préceptes donnés ici par Pierre sur le sujet :



- appel à la sobriété et à la mesure dans la jouissance de toutes choses en vue de privilégier une priorité : la prière. Ce qui compte par-dessus tout dans notre vie n’est pas la plaisir ou la jouissance que nous pouvons trouver dans les choses, mais notre relation avec Dieu.



- la vigilance à maintenir entre nous un amour pratique et ardent. L’amour est le meilleur antidote pour résoudre les problèmes de conflits entre nous. Lui seul permet de couvrir, de faire disparaître, d’ôter de la vue tout ce qui pourrait nous blesser et nous amener les uns et les autres à ne plus nous fréquenter



- l’exercice de l’hospitalité qui inclut l’entraide pratique, l’accueil ou le partage d’un simple repas. Comportons-nous comme les gens faisant partie d’une vraie famille.



- l’esprit de service mutuel selon les dons que, dans sa grâce, Dieu nous a donné, qu’ils soient des dons plutôt liés à la parole, ou plutôt au service.

jeudi 24 septembre 2009

1 Pierre 4,1 à 6 : rompre avec le passé

Rompre avec le passé




Poursuivant toujours sur le thème de la conduite chrétienne, Pierre, se fondant sur la référence qu’est Jésus, met ici en valeur le bienfait unique qu’apporte le fait pour le chrétien de souffrir dans sa chair dans le domaine de la sanctification. Après avoir développé les deux thèmes conjointement dans les chapitres précédents, la bonne conduite du chrétien et la souffrance du Christ, Pierre présente ici sa conclusion et le lien fort qui existe entre les deux sujets. La souffrance du Christ pour le péché, à laquelle le chrétien doit se préparer, a aussi donc un sens et une application, différents de ce qu’elle fut pour Lui, pour nous. Si la souffrance du Christ a été la voie imposée par Dieu pour éradiquer le péché du monde, dans le domaine de la sanctification, c’est-à-dire celui de notre conduite à la gloire de Dieu : 1 Pier 1,15-16, Pierre dit que, quelque part, elle est aussi, pour le chrétien, un élément incontournable dans le processus de délivrance complète de son emprise sur lui. La souffrance physique (ou autre) agit comme le feu qui consume en nous les mauvais désirs que la seule volonté de vivre en Christ ne suffit pas à éradiquer. Nul doute que cette théologie là n’est pas de celle que l’on préfère. Mais Dieu connaît la faiblesse de nos bonnes dispositions, le caractère récurrent de notre inconstance. Il sait que s’Il n’opère pas Lui-même en nous certaines choses douloureuses, le but qu’Il s’est proposé quant à la qualité de notre vie ne sera pas atteint. C’est pourquoi à tous les efforts auxquels Il nous invite dans la course qu’Il nous propose vers le but de la perfection : 2 Pierre 1,5 à 8 ; Philip 3,12 à 14, Dieu y ajoute une part nécessaire de douleur et de souffrance, qui peuvent être physiques, mais certainement aussi psychologiques, en vue d’un seul but : procéder en nous à la séparation complète de ce qui est de l"âme et de l’esprit : Hébr 4,11-13, séparation qui, montre Pierre, trouve ensuite sa traduction dans le comportement : v 3 à 5.



S’il y a bien, en effet, et toute la Bible le souligne dans les exigences des lois données dans l’Ancien Testament au peuple de Dieu, une chose que Dieu a en horreur, c’est bien le mélange, l’amalgame qui peut exister entre des choses qui, à l’origine, sont de nature différente. Nous voyons cette horreur de Dieu pour le mélange dès la création, par l’œuvre d’ordonnancement et de séparation qu’Il opère entre les différents éléments : terre – mer, eaux du dessus – eaux d’en bas… : Genèse 1. Puis dans le nombre infini de préceptes que le sujet concerne : Lév 19,19, comme dans la gravité de la sentence qui atteindra ceux qui, à l’inverse, pécheront par confusion : Lév 20,13 à 16. Ce que Dieu veut, c’est que chaque chose reste à sa place et que, dans la vie des chrétiens soit rétabli l’ordre et mis un terme au mélange qu’a introduit à tous les niveaux l’irruption du péché dans le monde. Aussi, dit Pierre, il est normal que, dans une certaine mesure, les incroyants trouvent étrange la vie et la conduite des chrétiens. Cette étrangeté ne fait que prouver ce que l’apôtre a dit auparavant sur la réalité de notre statut dans ce monde : le statut d’étranger : 1 Pierre 2,11.



Que Dieu me donne aujourd’hui d’apprendre et de tirer les leçons pour ma vie et l’avenir de tout ce par quoi Il tient à me faire passer pour mon bien, et le témoignage de Sa gloire dans ce monde !



Comme il l’a déjà suggéré auparavant : 3,16, Pierre rappelle ici que notre marche dans la sanctification ne concerne pas seulement la qualité de vie que le Seigneur aimerait nous voir connaître dans notre relation avec Lui. Sa portée touche au jour du jugement, jour où, dressant l’acte d’accusation qui entérinera la décision de condamnation qui frappera les impies, Dieu inclura dans les charges retenues contre eux, le témoignage de la vie sainte que nous aurons rendu, à la gloire de Dieu, devant eux. Le jugement des impies ne sera pas un jugement global mais individualisé. Dans les preuves à charge contre eux, seront intégrées toutes les occasions qui leur auront été donnés dans cette vie d’entendre l’appel de Dieu et de voir la démonstration, par la vie différente de ceux qui le professent, de la crédibilité du témoignage rendu à l’œuvre salvatrice et régénératrice du Christ. Nous sommes dans ce monde, dira Paul, une lettre de Christ : 2 Cor 3,3, mais aussi Son parfum, parfum qui, pour les uns, est une odeur de mort, pour les autres une odeur de vie : 2 Cor 2,15-16..



Pierre conclut cette partie en justifiant la raison pour laquelle, selon lui, après que le Christ ait remporté la victoire sur le péché, la mort et le diable, l’Evangile dut être annoncé aux morts. Cette annonce était la proclamation de la justice de la foi de ceux qui, par anticipation, avaient cru en Lui et avaient, de leur vivant, mené, tel Noé, une conduite conséquente de séparation avec la mentalité de leur temps. Perçus comme des étrangers dans ce monde, la justesse de leur position était ici validée par le fait que Dieu, par Christ, les déclarait comme étant Siens. Disciples du Christ avant l’heure, il était juste qu’ils entendent, au moment de son accomplissement, la Bonne nouvelle de l’espérance qui anima leur vie et conditionna leur existence entière. Cette bonne nouvelle qui sera odeur de vie pour eux, sera odeur de mort pour tous ceux qui, en leur temps, se sont montrés rebelles et impies. La Bonne Nouvelle des uns, annoncée dans le séjour des morts, sera terrible mauvaise nouvelle pour les autres.

samedi 19 septembre 2009

1 Pierre 3,18 à 22

Christ, notre précédent :




Reprenant le thème de la souffrance injuste, souffrance qui, selon Pierre, doit être intégrée dans les possibilités de ce qui peut nous arriver lorsqu’on s’attache à faire le bien, Pierre en justifie l’idée par l’exemple même de ce que Jésus, Celui qui, par-dessus tout et tous, a fait le bien, a vécu. Quel que soit l’angle sous lequel nous regardons notre vie ici-bas d’enfant de Dieu, Christ est et sera toujours le Référent par excellence. Il n’y a en effet rien de ce que nous pouvons connaître et traverser ici-bas, en tant que disciple de Christ, qu’Il n’ait connu avant nous.



Commençant par ce point, Pierre profite de l’occasion qui lui est donnée ici de faire référence à la mort subie par Jésus pour le dépasser et nous entraîner dans le mystère de ce qui, sur le plan invisible, s’est aussi passé en ces jours là. Il nous enseigne ici plusieurs vérités qui, semble-t-il, ne se trouvent pas, en tout cas dites aussi clairement, ailleurs :



- Pierre rappelle sur quelles bases se sont opérées la mort et la résurrection de Jésus. Il a été mis à mort quant à la chair (le corps), et rendu vivant par l’Esprit. Ce que dit Pierre ici est la doctrine biblique, officielle, enseignée par tous les apôtres sur les faits qui, au sujet du Christ, se sont produits à Pâques : Rom 1,4



- Pierre rapporte que, dans cet état de Ressuscité, peut-être dans la période intermédiaire entre résurrection et ascension, le Christ est allé proclamer Sa victoire aux esprits rebelles et en prison, membres de la première humanité postérieure à Noé. Pour quelles raisons l’a-t-Il fait : l’apôtre ne le dit pas. La seule chose que l’on peut supposer et déduire ici est qu’il devait exister en quelque sorte une attente de confirmation de ce fait parmi cette catégorie de personnes, attente qui a pris fin à ce moment-là. Les rebelles, les incrédules, tout ceux qui, au temps de Noé, se sont montrés désobéissants à Dieu et rétifs à Son appel savent désormais que le sort qui les attend est désormais scellé.



- Pierre établit un parallèle spirituel fort entre ce qui s’est produit au temps de Noé, le déluge, l’arche du salut, et ce qui a cours pour nous et tous ceux de notre temps au travers du Christ. Le salut par l’arche au travers de l’eau est une figure, dit-il, du baptême qui nous sauve, baptême qui, cependant, n’a de sens que s’il s’accompagne de la réalité spirituelle qu’il illustre : l’engagement d’une bonne conscience avec Dieu par le résurrection du Christ. Autrement dit, la certitudes de notre justification par l’œuvre de la nouvelle naissance qui nous identifie à la mort et à la résurrection de Jésus : Rom 6,3-4.



La mort et la résurrection du Christ sonnent pour tous les hommes de tous les temps, tous les esprits et les puissances célestes comme le cri de la victoire totale et définitive de Dieu sur le monde, le péché et le diable. Soyons par nos vies et notre conduite les proclamateurs associés et les témoins dans les faits de cette victoire !

jeudi 17 septembre 2009

1 Pierre 3,13 à 17 : la force du bien

La force du bien




Toujours dans le cadre de la bonne conduite dont les chrétiens doivent faire preuve pour que le témoignage qu’ils rendent à Christ soit crédible, Pierre souligne le poids de paix et d’assurance que donne à l’enfant de Dieu le fait de savoir qu’il fait le bien. Faire le bien, dit l’apôtre, n’est pas sans incidence, à la fois pour celui qui le fait comme pour ceux qui en sont témoins :
- faire le bien ôte à ceux qui nous veulent du mal la justification de leurs actes : v 13
- faire le bien apporte à nos cœurs consolation et joie, alors même que nous devons souffrir pour lui : v 14
- faire le bien nécessite pour nous que nous privilégions la seigneurie de Christ dans nos cœurs : v 15. Si Christ n’est pas le Maître de nos coeurs et de nos pensées, non seulement nous ne pouvons poursuivre dans la voie du bien, mais nous nous engageons immédiatement dans celle du mal.
- Faire le bien nous oblige à manifester envers nos contradicteurs des attitudes empreintes des vertus chrétiennes : respect, douceur : v 16a. Faire le bien n’inclut pas seulement le faire, mais l’être. ce que je suis, la façon avec laquelle je me comporte compte dans le bien autant que ce que je fais ou dis.
- Faire le bien justifie celui qui le fait et conduit à la honte ceux qui le réprouvent : v 16b. Si nous justifiés par la foi devant Dieu, ce sont nos œuvres qui justifient notre foi devant les hommes.
- Faire le bien implique enfin que nous soyons prêts à souffrir injustement : v 17

Tirant la conclusion de ce point, Pierre dira que, quelles que soient les circonstances ou les conséquences, il est dans tous les cas toujours préférable au chrétien de faire le bien. Que ce mot d’ordre soit celui qui guide notre conduite aujourd’hui !

mercredi 16 septembre 2009

1 Pierre 3,8 à 12 : Amour et justice

Amour et justice


Toujours dans le contexte de la conduite dont doivent faire preuve les enfants de Dieu, Pierre énonce ici quelles sont les attitudes qui doivent prévaloir dans leurs relations fraternelles :

1. 1ère attitude : l’unité par l’amour.


Comme le montre aussi Paul en Ephés 4,1 à 3, seul l’amour fraternel, privilégié par-dessus tout, activement pratiqué dans les relations et le comportement envers les autres, a le pouvoir de garantir l’unité des croyants. Cette insistance sur l’amour, aussi bien par Pierre, Paul et Jean dans sa 1ère lettre, comme condition primordiale de l’unité, induit aussi l’idée que, sans lui, ce qui se trouve en nous ne peut à terme n’être que générateur de divisions, de déchirures et de séparations. Seul l’amour peut, contre vents et marées, assurer la cohésion d’une communauté, car lui seul a le pouvoir de soumettre les individualités au service de l’intérêt de tous. Sans lui, au contraire, la recherche de l’intérêt personnel et de la satisfaction de l’égo de chacun exerce une telle pression que les bonnes résolutions d’ordre communautaire n’y résistent pas.

Pour rendre concrète la primauté de l’amour, Pierre nous dit de quoi doivent être faits nos rapports en temps de paix comme de conflit :

- envers les frères : Pierre met en avant 4 qualités qui, toutes, contribuent à le favoriser : sensibilité, affection, bienveillance, humilité. Ces 4 vertus liées ensemble et pratiquées sont suffisantes pour, à elles seules, constituer la barrière de protection la plus efficace contre la division.

- Envers ceux du dehors : le refus d’utiliser les mêmes armes qu’eux (l’insulte, le mépris, la vengeance…), la décision, à l’exemple de Jésus : 2,23 de bénir. Pierre rappelle ici que la première victime de la haine est celui qui hait, non celui qui est haï. Soyons de ceux qui, par amour, sont libres de l’engrenage de la haine.

Que le Seigneur nous donne de vivre la grâce de voir produit en nous et parmi nous la primauté de l’amour sur toute autre considération.

2. 2ème attitude : l’attachement au bien et à la justice

Une recherche de justice et un attachement au bien que Pierre situe, en priorité dans le domaine des paroles. En accord avec Jacques (Jac 3,1 à 12), Pierre met le doigt sur ce qui, dans le domaine des relations fraternelles, est le plus à même d’occasionner des blessures parfois longues et durables : nos paroles : cf 2,1. Pierre, citant David dans le Psaume 34,13 à 17 y voit là, non seulement une garantie de l’unité fraternelle, mais une des conditions majeures à une vie heureuse et paisible, sous le regard favorable de Dieu.

Que Dieu grave en nous ce désir profond de la justice et de la paix comme moteur de nos relations avec Lui et entre nous !

mardi 15 septembre 2009

1 Pierre 3,1 à 7 : la vie conjugale des chrétiens

La vie conjugale des chrétiens


Toujours dans le domaine de la conduite, domaine qui, pour Pierre, est celui qui, par excellence, est l’argument le plus convaincant de la réalité de notre vie nouvelle face aux incroyants, l’apôtre aborde ici la question concrète de la vie conjugale des chrétiens. Quelles sont, en matière de conduite, les attitudes et le comportement que doivent développer épouse et époux face à leurs conjoints pour les gagner à Christ s’ils ne le sont pas où, s’ils le sont, être ensemble des témoins vivants de l’Evangile ?

1. Pour les épouses


Pierre leur donne deux recommandations ainsi que l’exemple d’un modèle à imiter :


1ère recommandation : la soumission à leurs maris. Comme dit plus haut, elle est, de leur part, le meilleur argument qui puisse les convaincre, si les maris ne sont pas au Seigneur, de la réalité de le puissance qu’Il opère dans la vie de ceux qui Le reçoivent. La soumission d’une femme chrétienne à son mari est préférable, vaut mieux que mille discours. C’est pourquoi l’apôtre préconise aux épouses que, plutôt que de chercher à gagner leurs maris par leurs discours, les épouses mettent l’accent sur leur attitude à leur égard. Rien n’est plus repoussant pour un mari non-croyant qu’une épouse qui le sermonne de se tourner vers le Christ, alors que, dans la vie, elle ne manifeste aucun signe de changement d’attitude. Avant d’y adhérer, les maris non-croyants ont besoin de voir Christ, la réalité de Sa présence et de Son action, dans la vie de leurs femmes ! Une vie qui reflète de manière concrète la transformation qu’opère Christ : telle est la priorité des priorités pour l’épouse chrétienne qui veut gagner son mari à son Seigneur.


2ème recommandation qui va dans le même sens : un accent mis sur la beauté intérieure plutôt qu’extérieure. Notons ici que Pierre n’interdit pas formellement la seconde. Comme il en est plus haut du contraste entre parole et conduite, Pierre dit ici que s’il y a, dans ce domaine, un accent à mettre, il doit être davantage porté sur ce qui est intérieur qu’extérieur. Cela se comprend facilement. Entre une femme bien pomponnée mais invivable ou une épouse agréable et sobre dans son apparence, tout mari honnête dira qu’il préférera vivre avec la seconde qu’avec la première. Si donc une épouse veut se faire belle pour son mari, Pierre l’encourage à miser davantage sur sa manière d’être intérieure avec lui plutôt que sur son apparence !


Pour appuyer ses dires, Pierre cite un exemple de l’Ancien Testament : celui de Sara, femme d’Abraham : cf Esaïe 51 ,2. Il rappelle, Bible en main, quelle était son attitude envers lui, le degré de sa soumission en évoquant le nom par lequel elle l’appelait : seigneur. La seule fois ainsi où Pierre utilise les paroles comme force de témoignage de l’épouse, c’est pour souligner que celles-ci ne sont utiles que lorsqu’elles reflètent et expriment dans le concret la réalité de la soumission et du respect que celle-ci rend à son mari. Telle est, dit Pierre, la véritable beauté d'une épouse. Qu’en ce temps de revendication féministe forte, les épouses chrétiennes en tirent toutes les leçons vitales pour leur témoignage dans la société et auprès de leurs maris !

2. Pour les maris


Pierre invite les maris chrétiens dans leur conduite envers leurs épouses à faire preuve de deux attitudes liées à une bénédiction

- 1ère attitude : la prise en compte par le mari du caractère plus fragile de la femme, si ce n’est sur le plan de la personnalité, au moins sur le plan physique. Au lieu d’exigences sans cesse renouvelées, l’apôtre incite le mari à être et se montrer un soutien à sa femme quant à la charge souvent grande qui pèse sur ses épaules : maîtresse de maison, mère, gérante des biens de la famille… Les maris chrétiens sont des témoins du Christ lorsque, au lieu de simplement voir tout ce que leurs épouses sont appelée à faire, ils se lèvent pour mettre la main à la pâte et les assistent dans toute la charge de travail qui pèse sur elle. Une attitude qui n’était pas forcément évidente en Orient !

- Seconde attitude : Pierre invite les maris chrétiens à faire preuve également de respect et d’honneur envers les épouses. Les épouses ne sont ni des servantes, ni simplement là pour satisfaire leurs désirs (ni putes, ni soumise ou serviles). Elles sont les aides, les collaboratrices, les amies, les confidentes, les vis-à-vis de leurs maris, données par Dieu pour vivre à tout niveau avec lui une relation de complicité, d'intimité et de partage. C’est dans cette perspective et ce cadre que se comprend et se vit le mieux pour l’épouse le commandement d’être soumise à son mari.

Que ce soit la femme ou le mari, ajoutons que le rôle de chacun n’est pas de surveiller l’autre pour voir s’il fait bien ce que Dieu attend de lui, mais plutôt de travailler chacun de son côté à obéir à ce que Dieu désire pour lui dans la relation qu’il a avec l’autre. Trop souvent en effet la femme se plaint de son mari, et vice-versa, pour le fait qu’il ou elle n’agit comme il le devrait envers l’autre, se servant ensuite de cette excuse pour, à son tour, ne plus chercher à faire sa part. Une telle attitude ne peut que renforcer les tensions et les dissensions. Que Dieu donne à chacun de nous, au contraire, de placer devant nos yeux ce qu’Il attend de nous et de nous préoccuper de nous y conformer. C’est là le secret de la paix, de l’unité et d’un amour qui, au fil du temps, ne peut que se renforcer !

Pierre conclut ses exhortations au mari et à la femme par une clause suspensive. Le fait que le mari n’honore pas sa femme ou ne la considère pas et que la femme n’honore pas son mari et lui soit rebelle n’est pas sans conséquence pour leur bonheur et leur relation avec Dieu. C’est de ses attitudes et de ce comportement l’un envers l’autre que dépend, dit Pierre, l’exaucement de leurs prières. Rappelons-nous, comme il en est d’ailleurs dans tous les autres domaines, que la bénédiction de Dieu sur un couple ou une famille est liée à des conditions concrètes, pratiques touchant à la vie et à la conduite.

Que Dieu nous donne ensemble la grâce d’être habités à la fois par la crainte de Son nom, l’humilité et le sens de nos responsabilités l’un envers l’autre !

lundi 14 septembre 2009

1 Pierre 2,13 à 25 : respect des autorités

Le respect des autorités


Toujours dans le cadre du témoignage à rendre à Dieu par notre conduite dans ce monde, l’apôtre Pierre formule ici les directives qui concernent les attitudes et le comportement qui doivent être ceux des saints vis-à-vis des autorités :

- sur le plan politique : les chrétiens sont appelés à une double attitude :

A l’égard du pouvoir le plus élevé : le roi (ou le président) : soumission et honneur. Pierre nous en donne la raison. Notre soumission envers les souverains humains n’est pas fonction de leur dignité. Elle relève d’une cause et d’une raison supérieure. C’est à cause du Seigneur, à qui nous ne voulons pas déplaire que nous ne comportons pas comme des rebelles dans ce monde, mais comme des citoyens respectueux de l’ordre. C’est pourquoi, en tant qu’enfants de Dieu, nous devrions être de ceux parmi les premiers à être reconnus comme des éléments de paix et de stabilité pour la société.

Au côté de la soumission, notons que Pierre a ajouté l’honneur, c’est-à-dire la reconnaissance de la dignité de la fonction qu’occupe le souverain. En un temps où, par la libération de l’expression personnelle, beaucoup manifestent ouvertement le mépris envers les autorités qui nous gouvernent et les ridiculisent, nous devons, en tant que chrétiens, être de ceux qui privilégient le respect et l’honneur à leur égard. Tout ce qui est comique n’est pas forcément compatible avec la vie chrétienne : cf Ephés 5,4.

Toute la recommandation de Pierre, notons-le aussi, s’inscrit dans le cadre d’une gouvernance juste, un régime dans lequel la justice et le bien sont défendus (car telle est la mission première des gouvernants), et l’injustice et le mal condamnés. Parce qu’il est d’abord soumis au Seigneur, qui est, Lui, le vrai promoteur du bien et de la justice, c’est toujours à Lui en premier que le chrétien manifestera son allégeance. Aussi peut-il arriver, comme cela s’est produit maintes fois dans l’histoire que, malgré sa volonté de soumission aux autorités, le chrétien soit amené à leur désobéir, celle-ci exigeant de sa part des choses qu'en conscience devant Dieu, il ne peut pratiquer. Bien que conservant le respect envers les personnes, sa fidélité à Dieu fera que, dans ce cas, à cause de la justice, il lui sera légitime de ne pas être soumis : cf Actes 4,18 à 20 ; 23,1 à 5.

Que Dieu nous donne la sagesse de discerner quand il convient de se soumettre et quand, à cause de Lui, il est juste de résister !

- sur le plan social, Pierre encourage les chrétiens employés par des maîtres à la même attitude qu’envers les autorités civiles : la soumission. Les limites de cette soumission, précise ici Pierre peut-être en réponse à des questions qui lui ont été posées à ce sujet ou à l’écoute de certains propos, ne se comprennent pas seulement à l’égard de maîtres bons et conciliants, mais englobent tous les cas de figure, y compris les maîtres exigeant, durs, difficiles, dotés d’un mauvais caractère. Comme il le fait aussi pour la soumission qu’il demande envers les autorités civiles (à cause du Seigneur), l’apôtre donne à ses lecteurs les raisons qui, à ses yeux, justifient cette attitude :

1ère raison : le poids de gloire que représente pour le croyant dans l’éternité la souffrance vécue ici-bas injustement pour le bien. Pierre rappelle que ce qui n’aura pas été reconnu et rétribué à sa juste valeur ici-bas le sera un jour par Dieu. Notre foi dans le triomphe final de la justice est le premier élément qui nous aide ainsi à supporter ici-bas l’injustice.

2ème raison : l’exemple même de Jésus. La Bible nous donne trois raisons d’imiter Jésus : Son humilité et Son esprit de service : Jean 13,1 à 17 ; l’engagement de Son amour pour nous : Ephés 5,2 ; Son attitude dans la souffrance et à l’égard de l’injustice : 1 Pierre 2,21 à 24. Quel est donc cet exemple ? Regardant l’attitude et le comportement de Jésus face à l’injustice dont il a été l’objet, Pierre fait ressortir de l’attitude de Jésus quatre pistes :

- le refus de l’autodéfense : Jésus ne cherchera pas à se justifier
- le refus de l’utilisation des armes de ses ennemis : insulté, il ne rendait pas l’insulte
- le choix du silence
- le choix de s’en remettre à la justice finale de Dieu, le Père !

De l’exemple de Jésus, Pierre tire enfin, en guise de conclusion, un principe pour notre instruction. Si Christ, face à l’injustice dont il était l’objet, a suivi cette voie qui, seule, Lui permettait d’être la victime innocente servant de sacrifice d’expiation pour nos péchés, ce n’est pas seulement pour notre salut qu’Il l’a fait, mais aussi pour que nous-mêmes, morts au péché par notre identification avec Lui, nous vivions pour la justice. En Lui et par Son exemple, nous avons la force de suivre cette voie royale de la foi, voie qui induit l’abandon de toute forme de défense personnelle pour notre justification ! Que Dieu nous donne d’être dans ce domaine si sensible de notre vie Ses imitateurs !

samedi 12 septembre 2009

1 Pierre 2,11-12 : Bonne conduite

Bonne conduite


Peuple de Dieu, c’est dans sa conduite que l’Eglise, montre ici Pierre, est appelée à manifester sa mise à part pour Lui. La conduite, en effet, est pour les non-croyants le seul moyen par lequel ils peuvent constater de visu la différence de statut et de vie qui caractérise l’appartenance à Dieu de l’Eglise. Aussi, si nous péchons de bien des manières, l’Ecriture prévoit-elle qu’une discipline particulière soit exercée dans l’Eglise pour les péchés de conduite : 1 Cor 5. Car si, dans leur conduite, les chrétiens ne se comportent pas mieux que les incroyants, l’Eglise, comme le sel sans saveur, devient inutile : Mat 5,13. Cette pensée étant chère à l’apôtre : 1,17, Pierre développe ici en quelques mots sur quels fondements repose le témoignage que les croyants sont appelés, par leur conduite, à rendre à Dieu, où se trouve, à ce sujet, le lieu du combat, et en vue de quel événement ce témoignage compte.

1. En ce qui concerne la conduite, deux paramètres déterminent la raison de la différence de comportement existant entre membres du peuple de Dieu et non membres :

. le peuple de Dieu est un peuple étranger au monde. S’il vit dans le monde, le monde n’est pas sa véritable patrie : Jean 17,15-16. Sa vraie patrie est au ciel : Hébr 11,13 à 16. C’est pourquoi, d’une certaine manière, les vrais croyants sont, en vertu de leur appartenance au Christ crucifié et rejeté par le monde, eux aussi crucifiés au monde, comme le monde l’est pour eux : Gal 6,14. Si les croyants n’ont pas à se retirer du monde (ce n’est pas la volonté de leur Maître qui a vécu dans le monde), ils doivent cependant se garder de ne pas s’assimiler totalement au monde en vivant selon ses principes, car ceux-ci sont, par nature, intrinsèquement contraires à Dieu : 1 Jean 2,15 à 17. Prenons ainsi note, en tant qu’étrangers dans ce monde, que ce n’est pas ce qui se passe, ce qui se fait ou ce qui se dit dans le monde qui est la norme de la conduite que nous adoptons, mais les lois, les paroles et les principes qui ont cours dans le royaume auquel nous appartenons sur le plan spirituel

. Le peuple de Dieu est un peuple d’exilés, un peuple voyageur, de passage sur cette terre. Contrairement aux gens de ce monde qui n’ont que leur vie sur terre comme horizon, l’au-delà leur étant fort peu certain, toute notre espérance de croyants est fixée sur l’héritage que Dieu nous a réservé dans les cieux : 1 Pier 1,3-4 : la vie dans la cité céleste avec Lui : Hébr 11,16. Dans son témoignage envers le monde, le peuple de Dieu appelé à rendre compte de son espérance, doit s’attacher à démontrer son détachement et la valeur toute relative qu’ont à ses yeux les biens et les plaisirs qu’offre ce monde. C’est en vertu de l’utilité nécessaire et non de la passion qu’il doit en user, pas plus : 1 Cor 7,29 à 31. Un principe que, dans l’aisance, nous sommes très rapidement prompts, malheureusement, à ne pas appliquer : cf Jac 4,13 à 5,1 ; Luc 12,13 à 21.

2. En ce qui concerne le lieu du combat où se joue notre témoignage, il est tout entier , nous dit Pierre, à l’intérieur de nous-mêmes, au niveau de notre âme (siège de nos pensées, nos sentiments, nos désirs). Car, c’est par la captivité de l’âme que le monde, au travers de la convoitise, amène le corps du croyant à pécher, à se comporter d’une manière contraire à Dieu, Sa Parole, Ses pensées. En effet, comme il en fut pour nos premiers parents, c’est par la convoitise, le désir de posséder quelque chose que nous n’avons pas, que le monde, encore et toujours, cherche à conquérir le cœur du croyant pour l’amener dans les actes à pécher contre Dieu : Genèse 3,5 ; Jac 1,14-15 ; 1 Jean 2,15 à 17, ce qui, immanquablement, annihile son témoignage d’enfant de Dieu. Loin d’être ponctuel, ce combat, dit Pierre, est une guerre incessante qui oblige le chrétien à ne jamais poser les armes : cf Juges 7,6-7, mais à veiller et prier constamment : Mat 26,41.

Le péché nous enveloppant naturellement si facilement, que Dieu nous donne de garder les yeux de notre foi et de notre esprit constamment fixés sur Jésus : Hébr 12,1-2.

3. En ce qui concerne la fin pour laquelle le témoignage rendu à Dieu par notre bonne conduite est primordial pour Lui, Pierre nous amène à porter nos regards sur le jour du jugement, jour qu’il désigne ici comme celui de Sa visite ou de Son intervention. Si Dieu jugera le monde, c’est d’abord et surtout, rappelle Jésus, en raison de son incrédulité et de son rejet à l’égard de Celui qu’Il a envoyé pour leur salut : Jean 3,17 à 19. Certains n’ayant pas connu directement Jésus pourraient être amenés, à l’écoute de ce critère, à taxer Dieu d’injustice à leur égard. ! Car qui sait, s’ils L’avaient vu vivre, s’ils avaient entendu Ses paroles, s’ils ne se seraient pas convertis et détournés de leurs péchés. Dieu, dit ici Pierre, répondra à cet argument par un fait : certes, beaucoup de personnes dans ce monde n’auront pas connu Jésus de visu, mais elles auront côtoyé Ses disciples. Elles auront vu leurs vies, leur bonne conduite, entendu leur témoignage. Elles auront donc eu sous leurs yeux un aperçu de ce que cela signifiait d’être chrétien. C’est en connaissance de cause qu’elles auront fait leur choix, soit de Le suivre, soit de Le rejeter.

Si notre conduite dans ce monde est importante, c’est qu’elle servira, entre autre à Dieu comme élément à charge de poids dans la condamnation qui atteindra les réprouvés : Mat 10,40 ; Luc 10,16 ; Jean 13,20. Que Dieu nous donne, par notre conduite, d’être des témoins irréprochables de Christ.

jeudi 10 septembre 2009

1 Pierre 2,9 et 10 : identité des élus

Identité des élus




Maison de Dieu, l’Eglise porte aussi, dit ici Pierre, toutes les caractéristiques du peuple de Dieu.. Par Jésus-Christ, elle est :



- une lignée choisie ou une race élue, comme l’a été Israël avant elle : Deut 4,20

- un sacerdoce royal : terme qui nous rappelle qu’au temps de Moïse, Dieu avait interdit aux israélites de laisser l’un des leurs devenir esclaves pour toujours. Ce n’est pas à ce destin, mais un autre plus élevé que Dieu avait prévu pour les siens : Lévitique 25,39 à 42.

- Une nation sainte, un peuple mis à part destiné à manifester par sa vie est ses actes son appartenance à Dieu, comme Israël le devait aussi : Lévitique 11,44-45

- U n peuple que Dieu s’est acquis au prix du sang de Son Fils (Son propre sang) : Actes 20,28, tout comme autrefois Israël racheté par le sang de l’agneau : Exode 13,8 à 16



A la lecture de ce que dit Pierre s’adressant à des chrétiens juifs, il apparaît que toutes les missions spirituelles qui étaient celles d’Israël, peuple élu appelé à être témoin dans le monde des hauts faits de Dieu, reviennent aussi maintenant à l’Eglise, peuple racheté par grâce ! Que Dieu nous donne d’entrer pleinement dans la vocation qui est la nôtre !

mercredi 9 septembre 2009

1 Pierre 2,6 à 8 : la Pierre inexrtipable

La Pierre inextirpable

Pierre poursuit sa réflexion sur l’idée de la maison de Dieu qu’est appelée à être l’Eglise en rappelant un texte du prophète Esaïe annonciateur de ce projet : Esaïe 28,16. Dans un contexte d’illusion et de rébellion du peuple de Dieu, Dieu, par la bouche de Son messager, désigna ce qui, pour lui, était le seul lieu de salut et de sécurité : la pierre angulaire que Lui-même avait posée en Sion, pierre d’angle première de l’édifice, du temple que Lui construirait. Cette pierre d’angle, dit l’apôtre qui, rappelons-le, s’adresse certainement à des juifs, est Jésus-Christ.
Face à cette pierre d’angle posée par Dieu Lui-même, donc inextirpable, il n’y a, pour nous les hommes, que deux possibilités : la première est celle qu’annonce Esaïe : celui qui la prendra pour appui ne sera pas confus. Une sécurité absolue quant au salut est le lot de celui qui choisit de mettre sa confiance en Christ pour son salut. Si Jésus est la pierre d’angle, nous tous qui avons cru en Lui pour notre salut constituons la maison de Dieu, l’édifice qui s’érige sur Lui et qui constitue le nouveau temple de Dieu, lieu dans lequel Il vit, habite et reçoit, au travers des sacrifices spirituels qui Lui sont offerts (ex : Jean 12,1 à 7) l’honneur et la louange qui Lui sont dus !

Face à la pierre d’angle posée en Sion par Dieu, la seconde possibilité est celle annoncée à la fois par le psalmiste en Psaume 118,22 et, de nouveau, par Esaïe en Esaïe 8,24. La pierre rejetée par ceux qui construisent (que ce soit leur vie propre, une œuvre ou un temple pour Dieu), devient la pierre sur laquelle, inévitablement, ils heurtent et tombent.

Pierre nous rappelle ici plusieurs principes fondamentaux de l’œuvre de Dieu. le premier est que l’œuvre étant celle de Dieu, c’est Lui et Lui seul qui en est le Maître d’œuvre. Jésus le rappellera par d’autres mots aux juifs de Son temps : Jean 6,28-29. Alors que ceux-ci étaient préoccupés par le « faire », Jésus leur a dit que l’œuvre de Dieu commençait par le « croire ». C’est en suivant, non pas nos bonnes idées, mais les instructions de Dieu que nous entrons dans l’œuvre de Dieu et contribuons à sa réalisation ! Honte et honneur dans le futur ne dépendent pas d’abord de ce que nous aurons fait, mais de ce en quoi nous aurons cru, de ce sur quoi nous aurons bâti !

Que Dieu me donne de rechercher toujours plus dans Sa Parole ce que sont Ses directives. Ce sont elles seules en effet qui doivent constituer le cadre et le guide de mes choix et de mes actes !

mardi 8 septembre 2009

1 Pierre 2,4-5 : deux autres mouvements...

3ème mouvement : s’approcher


Le 3ème mouvement consiste en l’invitation qui nous est adressée de nous approcher de Lui, Jésus, la Pierre vivante. 3 choses peuvent être dites au sujet de cette démarche à laquelle nous sommes invités :

1. la 1ère est qu’il n’y a, dans la formulation de la sollicitation que nous adresse Pierre, aucune notion de temps. S’approcher de Lui est un acte qui peut être vécu de manière constante, permanente dans notre vie chrétienne. Quels que soient les états d’âme dans lesquels nous nous trouvons, la distance que nous devons parcourir du lieu où nous sommes, la chose la meilleure et la plus bénéfique qui nous soit donnée de faire est de nous approcher de Lui.

2. Nous avons dans le nom que nous donne Pierre de Jésus la raison même de la justification de l’invitation qui nous est adressée. Jésus, nous dit Pierre, est la Pierre vivante, choisie et précieuse devant Dieu. Il développera plus loin tout ce qui est attaché à cette expression. Retenons ici cependant que la raison par excellence pour laquelle nous sommes invités à nous approcher de Christ est que ce n’est qu’à Son contact que la Vie nous est donnée. Comme il en est pour un mort, nous sommes incapables de nous ressusciter nous-mêmes. Seul Christ possède en Lui la puissance de vie capable de vivifier notre être trop souvent malade du péché Aussi, comme dit plus haut, quel que soit l’état dans lequel nous nous approchons de Lui, sachons bien que sans Lui, il n’y a de toute manière pour nous ni salut, ni avenir possible. S’approcher de Lui est le conseil le plus judicieux et le plus approprié qui puisse nous être donné en tout temps.

3. La 3ème chose est de regarder, Bible en main, pour quelles raisons nous sommes invités à nous approcher de Lui. Il ne nous est pas possible ici de faire le tour de toute la question. Notons cependant quelques pensées et promesses de la Parole liées à l’approche de Christ dans la prière :

- Approchez-vous de Dieu et Il s’approchera de vous : Jac 4,8
- Approchons-nous d’un cœur sincère, dans la plénitude de la foi, le cœur purifié d’une mauvaise conscience : Hébr 10,22
- Approchons-nous avec assurance du trône de la grâce pour être secourus dans nos besoins : Hébr 4,16
Prenons pour nous le mot d’ordre, issu de l’expérience, donné par Asaph : Pour moi, m’approcher de Dieu, c’est mon bien. J’ai choisi pour abri le seigneur Dieu, afin de raconter toutes tes œuvres : Ps 73,28.

4ème mouvement : construire


Le 4ème mouvement nous place au cœur du projet de Dieu qui est l’Eglise. Car si important que soient les trois mouvements précédents pour la vie personnelle du croyant, il n’a jamais été dans la pensée de Dieu de considérer la vie spirituelle de celui-ci comme une fin en soi. Cette fin est l’Eglise considérée ici comme la maison, le temple de Dieu, le lieu où Dieu peut recevoir le culte et l’adoration qui Lui est due au travers de ce que Lui apportent les Siens. Autant l’Eglise a besoin pour se construire de croyants animés d’une véritable vie spirituelle, autant chaque croyant doit comprendre que, si belle soit sa vie avec Dieu, elle perd son but si elle ne s’inscrit pas dans l’œuvre de construction de Son temple qu’est l’Eglise.

Si cela passe par ce chemin, nous devons constamment nous rappeler que ce qui honore par-dessus tout Dieu n’est pas d’abord la piété et la sainteté de notre vie personnelle mais ce qui, par amour pour Lui, émane de l’Eglise. C’est du milieu des Siens, ensemble sanctifié par Sa Parole, la prière et l’Esprit que Dieu reçoit par Jésus-Christ (car rien de ce qui précède ne peut venir de nous) le culte et l’adoration qui Lui sont dus. Aussi ne travaillons-nous dans notre vie en accord avec Dieu que si nous travaillons au projet de Dieu qu’est l’Eglise. Que Dieu me donne de m’en souvenir chaque jour dans les moments personnels de ma vie avec Lui comme dans le cadre de la mission personnelle qu’Il m’a confié !

samedi 5 septembre 2009

1 Pierre 2,1 à 3 : deux mouvements...

Les mouvements de la vie chrétienne :


Comme la vie physique, la vie spirituelle n’est pas faite d’un seul mouvement, mais de plusieurs. Pierre en mentionne ici quatre parmi les plus nécessaires. Ces mouvements, comme il en est de notre marche physique, ne sont pas à vivre une fois pour toutes. Ils sont, au contraire, les actes et les gestes permanents de la vie et de la marche avec Dieu.

1er mouvement : rejeter


Négatif dans sa forme, le premier mouvement de la vie chrétienne, le rejet, est en fait constructif. Il est en effet impossible de travailler à l’édification de sa vie spirituelle sans faire des choix draconiens. Le rejet de ce qui est nuisible, négatif ou de ce qui accapare inutilement notre énergie est la condition première d’une vie avec Dieu bien orientée. Tout comme le Père, nous sommes appelés constamment à un travail d’émondage de manière à ce que la qualité de notre vie spirituelle se bonifie toujours plus : cf Jean 15,2.


Parmi les nombreuses choses à bannir sans complaisance de notre vie, pierre en cite ici cinq :


- la malfaisance (ou méchanceté), tout ce qui porte de manière évidente la marque du mal pur. Nous n’avons à ce sujet nulle liste à dresser, la loi de Dieu, Sa Parole, notre conscience et le Saint-Esprit étant suffisant pour nous attester ce qu’il convient de mettre sous ce terme.
- la ruse (ou la fraude), la duplicité, tout ce qui ne relève pas de l’honnêteté et de la vérité.
- l’hypocrisie : tout ce qui est faux-semblant, mensonge, dissimulation pour tromper, cacher, nous faire apparaître sous un autre jour que ce que nous sommes ou pensons en réalité
- l’envie : tout ce qui ressort du désir malsain, de la convoitise de la chair, des yeux, du désir d’avoir, de posséder…
- la médisance : tout ce qui dans nos paroles salit les autres, ternit leur image et pousse ceux à qui nous parlons d’eux à se former une opinion négative de leur personne sans que les concernés puissent donner leur version des faits.
Comme Pierre, Paul mentionne aussi dans ses épîtres plusieurs choses qui, parmi les saints, ne devraient ni exister, ni même être nommées : Ephés 5,3-4. Le rejet d’actes et d’attitudes incompatibles avec Dieu et la vie nouvelle qu’Il nous a donné est un des mouvements nécessaires et permanents de la vie chrétienne.

2ème mouvement : aspirez


Comme Paul le mentionne aussi dans son épître aux éphésiens, limiter le mouvement de la vie chrétienne au rejet de ce qui est mauvais est insuffisant. Les mauvais désirs, les mauvaise habitudes, réactions, les mauvais comportements ne peuvent être déracinés en nous que si de nouvelles choses saines, positives, justes et édifiantes se substituent à eux : cf Ephés 4,20 à 5,5.

C’est pourquoi, après rejeter, le 2ème mouvement constructif de la vie chrétienne dont parle Pierre est aspirer ou désirer. Pour nous dire ce à quoi nous devons aspirer et de quelle manière, Pierre utilise une illustration : celle du nouveau-né. Pour l’enfant qui vient de naître, en effet, une seule chose compte : c’est le lait que peux lui donner sa mère. Car c’est là, il le sait, que se trouvent toutes les protéines et les éléments nécessaires à sa croissance et à son développement. Aussi c’est souvent avec une grande insistance, à cor et à cris, que le bébé, qui ne connaît pourtant pas grand chose de la vie, réclame cette nourriture qu’il sait lui être nécessaire et vitale. Et, au contact du sein nourricier de sa mère, c’est goulûment qu’il l’attrape et le tête pour s’abreuver du précieux liquide qui le fait vivre.

Comme le lait pour l’enfant nouveau-né, Dieu a préparé pour chacun de nous une nourriture pleine de vitamines, suffisante en elle-même pour répondre à tous nos besoins liés à notre croissance. Cette nourriture est le lait de Sa Parole, lait qui, comme il en est pour celui de la mère, vient de Lui, de l’intérieur même de son être. S’il peut arriver qu’une mère manque de lait, ou que celui-ci soit de mauvaise qualité, nous n’avons pas à craindre une pareille surprise de la part de Dieu. Sa Parole est abondante et toujours nutritive.

La question qui se pose pour nous est cependant celle-ci : sommes-nous, comme l’enfant nouveau-né assoiffée de celle-ci. ? Ressentons-nous le manque, des carences lorsque nous en sommes privés trop longtemps. C’est plusieurs fois par jour (et même par nuit ! ! !) que l’enfant nouveau-né réclame le lait maternel. Que Dieu mette dans nos cœurs par Son Esprit la même aspiration pour le lait de Sa Parole !

vendredi 4 septembre 2009

1 Pierre 1,22 à 25 : objectif amour

Second objectif : l’amour fraternel


Après la sainteté, qui est la vertu que Dieu veut développer à travers l’obéissance qu’Il requiert de notre part à Son égard, Pierre nous donne ici le libellé du second objectif que Dieu a en vue pour nous au travers du salut qu’Il nous a acquis par Christ : l’amour fraternel. Comme la sainteté est le fruit que doit produire le salut dans notre relation avec Dieu (la dimension verticale du salut), l’amour est celui qui doit en être la traduction dans nos relations fraternelles (la dimension horizontale). Si, comme objectif à notre vie chrétienne, nous ne visons que ces deux points, ils seront suffisants pour faire de nous les témoins que Dieu veut que nous soyons de Son Fils dans ce monde !

Quelques points soulignés par Pierre au sujet de l’amour :

- L’amour nécessite comme préalable la purification par l’obéissance à la vérité. L’amour, fruit que Dieu veut produire dans nos relations fraternelles, est indissociable de la sainteté. La sainteté du cœur est la condition du développement de l’amour. Nous serons toujours pauvres en amour si nous sommes pauvres en sainteté.

- L’amour véritable est sans hypocrisie : Rom 12,9. Il n’est pas un amour de façade, démontré pour la forme. Il est le produit d’un désir et d’une volonté sincère de vouloir le bien de l’autre. Vrai avec Dieu dans notre motivation de marcher avec Lui, nous ne pouvons que l’être aussi dans celle d’aimer nos frères. Un cœur partagé avec Dieu ne peut produire qu’un cœur partagé avec les autres.

- L’amour doit être fervent. Il doit émaner d’un cœur pur. L’amour fraternel ne se limite pas à des gentillesses ou des salutations de convenance. Il est animé du souci et de la préoccupation véritable de l’avancement et du bien de l’autre. Aucune motivation trouble, malsaine, charnelle ne doit marquer de son empreinte l’amour que l’on porte à ses frères ou ses sœurs en Christ.

- L’amour fraternel, tel que dépeint ci-dessus avec les qualités qui le caractérisent, est possible parce que nous avons reçu de Dieu, comme fruit de la semence de Sa Parole, la nouvelle nature qui le rend possible.. Sans cette nouvelle nature, il nous est impossible d’aimer comme Dieu nos frères comme Dieu nous le demande.

Que Dieu me donne chaque jour d’avoir en tête les deux objectifs qu’il vise pour moi : sainteté dans ma relation avec Lui, amour dans ma relation avec les frères !

jeudi 3 septembre 2009

1 Pierre 1,18 à 21 : Christ notre motivation

Le sacrifice de Christ : source de motivation à la sainteté


Si nous sommes appelés, dans le cadre de la grâce, à vivre une relation avec Dieu qui soit encore marquée par la crainte, la raison en est due non seulement à la grandeur de Dieu, mais aussi et surtout, dit ici Pierre, au prix que notre rachat a coûté à la fois pour le Père et le Fils. Même si, en vérité, notre salut est pour nous une source d’allégresse et de joie permanente, nous ne devons jamais perdre de vue qu’il a été pour Dieu et pour Christ une occasion de souffrance indescriptible. Aussi Dieu ne peut-il concevoir que ce sacrifice nécessaire de Son Fils pour notre rachat, rachat qui signifie à Ses yeux délivrance et affranchissement de la vanité de l’ancienne vie marquée par le péché, s’accompagne de notre part d’une attitude de légèreté à l’égard de ce qui en fut la cause.


Relevons, pour bien marquer nos esprits par ce que Pierre veut dire, les mots et expressions que Pierre utilise pour nous décrire ce que le sacrifice de Christ signifie au niveau de Dieu :


- le sacrifice de Christ a nécessité que le sang précieux du Christ soit versé pour nous. Ce sang était celui de l’Agneau de Dieu, l’agneau innocent et parfait, sans défait et sans tache : Jean 1 ,29.

- C’est dès l’éternité, avant même la fondation du monde, que la décision de ce sacrifice pour le péché a été prise. Cette décision accompagne celle prise par Dieu dans le même temps de faire de nous Ses élus : Ephés 1,4.

- L’œuvre de ce salut, tout entier lié à la mort volontaire et au sacrifice de Christ, trouve sa validation dans la résurrection dont elle a été suivie, validation qui porte la signature incontestable et unique de Dieu : Rom 1,4. C’est cette signature qui, plus que tout, fait que notre foi et notre espérance en Christ soient certaines.
Que Dieu nous donne de garder constamment en nous la conscience du prix extraordinairement élevé que Lui a coûté le prix payé pour notre rachat !

mercredi 2 septembre 2009

1 Pierre 1,13 à 17: objectif sainteté

Objectif sainteté


Notre avenir étant dans le salut et l’espérance qui nous sont apportés en Christ, Pierre nous donne ici la feuille de route définissant ce que doit être, dans l’attente de la pleine possession de notre héritage futur, notre préoccupation pour le présent. Plusieurs mots d’ordre précis, nécessitant notre participation dans un plein engagement, y figurent :

1. Au niveau de notre intelligence, de nos pensées, du domaine de notre réflexion, Pierre nous exhorte à ceinturer notre entendement. La pensée étant la source de l’action, il n’est pas étonnant que ce soit par ce domaine que Pierre, comme Paul, exhorte les chrétiens à travailler à l’objectif de sainteté que Dieu vise pour eux en Christ : cf Ephés 4,23. Comme d’autres l’ont traduit, ce sont nos facultés mentales qui, les premières, sont appelées à être mobilisées pour atteindre l’objectif sainteté que Dieu a en vue pour nous.

2. Au niveau de notre conduite, Pierre nous exhorte ensuite à la sobriété. La sobriété est le refus de tout excès, la traduction dans les faits d’une maîtrise de soi totale sur tous les désirs et les appétits du corps. Si c’est dans la pensée que se forme le péché, le corps est, lui, l’instrument par lequel il s’accomplit : Rom 6,12 à 14. Se connaissant très bien pour avoir dans le passé plusieurs fois failli dans ce domaine, Pierre nous exhorte à ne pas seulement vouloir être saint dans nos pensées, mais à traduire cette volonté dans nos actes. Jésus l’a dit à l’apôtre en un moment crucial : l’esprit est souvent bien disposé, mais la chair est faible : Marc 14,38

3. Au niveau de nos désirs, Pierre nous exhorte à ne plus suivre les habitudes que nous avions autrefois à leur égard. Désir et pensée, dès l’origine, ont travaillé main dans la main pour amener l’homme à pécher par les actes : cf Genèse 3,1 à 6. Comme nos pensées doivent être ceinturées en vue de la sainteté, autant il est nécessaire de soumettre nos désirs à l’autorité de Dieu et à Son Esprit.

La feuille de route que Pierre nous donne ici pour notre vie n’a de sens que si on la lit et la prend en vue de l’objectif que Dieu a pour nous. Cet objectif est la sainteté, une vie qui, comme celle de Dieu, est libre de la présence et de la marque du péché. Dieu ne vise pas moins pour nous que notre ressemblance avec Lui. Si c’est de manière cachée, à l’intérieur de nous-mêmes que se forment et se développent les racines du péché comme de la sainteté, c’est dans la conduite extérieure que ce qui est né dans le secret se voit. Nous devons nous garder du mensonge qui voudrait nous faire croire qu’il nous est possible de vivre une double vie : une vie secrète nourrie par le péché et une vie publique qui serait toute faite de bonne conduite. Une telle dichotomie n’est pas possible à long terme. Quiconque se livre au péché en devient esclave et vice versa pour la justice et l’obéissance à Dieu : Rom 6.

Pour appuyer davantage encore son exhortation à la sainteté, Pierre nous rappelle que si, en Christ, Dieu est devenu notre Père qui autorise à ce qu’on l’invoque sous ce nom, Il reste aussi le Juge impartial des œuvres de chacun. Veillons donc à ne pas abuser de la grâce dont nous avons été l’objet. Si nous avons la liberté de nous approcher de Dieu avec confiance : cf Ephés 3,12, faisons le aussi avec crainte, avec au cœur la conscience de Sa grandeur insurpassable. Même en étant en Christ l’objet du grand amour de Dieu, rappelons-nous que la crainte de Dieu est encore et toujours le commencement de la sagesse : Prov 1,7.