samedi 12 septembre 2009

1 Pierre 2,11-12 : Bonne conduite

Bonne conduite


Peuple de Dieu, c’est dans sa conduite que l’Eglise, montre ici Pierre, est appelée à manifester sa mise à part pour Lui. La conduite, en effet, est pour les non-croyants le seul moyen par lequel ils peuvent constater de visu la différence de statut et de vie qui caractérise l’appartenance à Dieu de l’Eglise. Aussi, si nous péchons de bien des manières, l’Ecriture prévoit-elle qu’une discipline particulière soit exercée dans l’Eglise pour les péchés de conduite : 1 Cor 5. Car si, dans leur conduite, les chrétiens ne se comportent pas mieux que les incroyants, l’Eglise, comme le sel sans saveur, devient inutile : Mat 5,13. Cette pensée étant chère à l’apôtre : 1,17, Pierre développe ici en quelques mots sur quels fondements repose le témoignage que les croyants sont appelés, par leur conduite, à rendre à Dieu, où se trouve, à ce sujet, le lieu du combat, et en vue de quel événement ce témoignage compte.

1. En ce qui concerne la conduite, deux paramètres déterminent la raison de la différence de comportement existant entre membres du peuple de Dieu et non membres :

. le peuple de Dieu est un peuple étranger au monde. S’il vit dans le monde, le monde n’est pas sa véritable patrie : Jean 17,15-16. Sa vraie patrie est au ciel : Hébr 11,13 à 16. C’est pourquoi, d’une certaine manière, les vrais croyants sont, en vertu de leur appartenance au Christ crucifié et rejeté par le monde, eux aussi crucifiés au monde, comme le monde l’est pour eux : Gal 6,14. Si les croyants n’ont pas à se retirer du monde (ce n’est pas la volonté de leur Maître qui a vécu dans le monde), ils doivent cependant se garder de ne pas s’assimiler totalement au monde en vivant selon ses principes, car ceux-ci sont, par nature, intrinsèquement contraires à Dieu : 1 Jean 2,15 à 17. Prenons ainsi note, en tant qu’étrangers dans ce monde, que ce n’est pas ce qui se passe, ce qui se fait ou ce qui se dit dans le monde qui est la norme de la conduite que nous adoptons, mais les lois, les paroles et les principes qui ont cours dans le royaume auquel nous appartenons sur le plan spirituel

. Le peuple de Dieu est un peuple d’exilés, un peuple voyageur, de passage sur cette terre. Contrairement aux gens de ce monde qui n’ont que leur vie sur terre comme horizon, l’au-delà leur étant fort peu certain, toute notre espérance de croyants est fixée sur l’héritage que Dieu nous a réservé dans les cieux : 1 Pier 1,3-4 : la vie dans la cité céleste avec Lui : Hébr 11,16. Dans son témoignage envers le monde, le peuple de Dieu appelé à rendre compte de son espérance, doit s’attacher à démontrer son détachement et la valeur toute relative qu’ont à ses yeux les biens et les plaisirs qu’offre ce monde. C’est en vertu de l’utilité nécessaire et non de la passion qu’il doit en user, pas plus : 1 Cor 7,29 à 31. Un principe que, dans l’aisance, nous sommes très rapidement prompts, malheureusement, à ne pas appliquer : cf Jac 4,13 à 5,1 ; Luc 12,13 à 21.

2. En ce qui concerne le lieu du combat où se joue notre témoignage, il est tout entier , nous dit Pierre, à l’intérieur de nous-mêmes, au niveau de notre âme (siège de nos pensées, nos sentiments, nos désirs). Car, c’est par la captivité de l’âme que le monde, au travers de la convoitise, amène le corps du croyant à pécher, à se comporter d’une manière contraire à Dieu, Sa Parole, Ses pensées. En effet, comme il en fut pour nos premiers parents, c’est par la convoitise, le désir de posséder quelque chose que nous n’avons pas, que le monde, encore et toujours, cherche à conquérir le cœur du croyant pour l’amener dans les actes à pécher contre Dieu : Genèse 3,5 ; Jac 1,14-15 ; 1 Jean 2,15 à 17, ce qui, immanquablement, annihile son témoignage d’enfant de Dieu. Loin d’être ponctuel, ce combat, dit Pierre, est une guerre incessante qui oblige le chrétien à ne jamais poser les armes : cf Juges 7,6-7, mais à veiller et prier constamment : Mat 26,41.

Le péché nous enveloppant naturellement si facilement, que Dieu nous donne de garder les yeux de notre foi et de notre esprit constamment fixés sur Jésus : Hébr 12,1-2.

3. En ce qui concerne la fin pour laquelle le témoignage rendu à Dieu par notre bonne conduite est primordial pour Lui, Pierre nous amène à porter nos regards sur le jour du jugement, jour qu’il désigne ici comme celui de Sa visite ou de Son intervention. Si Dieu jugera le monde, c’est d’abord et surtout, rappelle Jésus, en raison de son incrédulité et de son rejet à l’égard de Celui qu’Il a envoyé pour leur salut : Jean 3,17 à 19. Certains n’ayant pas connu directement Jésus pourraient être amenés, à l’écoute de ce critère, à taxer Dieu d’injustice à leur égard. ! Car qui sait, s’ils L’avaient vu vivre, s’ils avaient entendu Ses paroles, s’ils ne se seraient pas convertis et détournés de leurs péchés. Dieu, dit ici Pierre, répondra à cet argument par un fait : certes, beaucoup de personnes dans ce monde n’auront pas connu Jésus de visu, mais elles auront côtoyé Ses disciples. Elles auront vu leurs vies, leur bonne conduite, entendu leur témoignage. Elles auront donc eu sous leurs yeux un aperçu de ce que cela signifiait d’être chrétien. C’est en connaissance de cause qu’elles auront fait leur choix, soit de Le suivre, soit de Le rejeter.

Si notre conduite dans ce monde est importante, c’est qu’elle servira, entre autre à Dieu comme élément à charge de poids dans la condamnation qui atteindra les réprouvés : Mat 10,40 ; Luc 10,16 ; Jean 13,20. Que Dieu nous donne, par notre conduite, d’être des témoins irréprochables de Christ.

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